top of page
loup2mer12 FB.png

Avril 2022

Updated: Jun 13, 2022



Ce mois d'avril débute sur de l'impatience et de l'expectative.

Et un peu de repos aussi. Car après ce début d'année rock'n'roll, se poser un peu est bienvenu. En même temps, être si prêt du but et ne pas encore pouvoir partir est frustrant.


Nous arrivons sous le soleil, jeudi 31 mars soir à Port Grimaud. Nous devons déplacer le bateau le lendemain, direction la marina de Cogolin, pour quelques travaux. C'est juste à côté: 15 minutes de traversée top chrono. Mais la météo ne semble pas de bonne humeur: rafales attendues à 40 noeuds, soit 70km/h de vent... Pas vraiment les meilleures conditions pour sortir du port... Enfin soit, nous verrons demain matin si la météo s'améliore.


Le lendemain, elle ne s'améliore pas. Je sens le stress de mon loup de mer monter et ça fait monter le mien. Je tente de le cacher, sans trop de succès. Nous attendons jusqu'à la dernière minute possible, mais une bourrasque à 45 noeuds nous décide. Mon capitaine téléphone au chantier pour annoncer que nous ne sortirons pas ce jour. Nous sommes attendus le lendemain pour 14h, ce qui nous soulage tout de suite, car la météo sera bien plus clémente pour deux marins d'eau douce comme nous. La pression descend d'un coup. Nous en profitons pour ranger le bateau et pour prendre un peu de repos.


Nous avons bien fait de rester prudents. Car le responsable du chantier n'était pas enchanté de devoir nous accueillir un jour plus tard et nous avions envie de partir naturellement. Mais notre adage est "je propose et la météo dispose". Même si c'est frustrant, il nous faut rester lucide et surtout, ne pas nous exposer bêtement à des accidents facilement évitables.


Le lendemain, tout est prêt. Mais la Méditerranée en hiver peut être facétieuse! Elle nous joue un tour: au moment même où nous décidons de lâcher les amarres, les bourrasques s'enchaînent. Il est 13h30... Tic tac tic tac. Plusieurs loooooooongues minutes passent. Enfin, nous voilà partis.


Mon capitaine mène sa barque comme un chef entre les bateaux et les pendilles sur les canaux étroits de Port Grimaud, à qui nous disons au revoir. Je suis à l'avant du bateau, pour signaler d'éventuels obstacles et j'ai toujours un pare-battes à la main. On ne sait jamais. Une fois au large, nous faisons un petit tour dans la baie et je prends la barre. Le vent est plus fort, mais Là-bas tient son cap comme si de rien n'était, comme d'habitude. Ce bateau m'inspire vraiment confiance.


Monsieur reprend sa place de capitaine pendant que je m'occupe de préparer les pare-battes des deux côtés et les amarres à babord. Lorsque je reviens dans le cockpit, je me rends compte de 2 choses: mon casque bluetooth qui me permet de communiquer avec Monsieur sans hurler est éteint. Tout comme le moteur de Là-bas d'ailleurs... Mon loup de mer s'énerve pas, ni ne panique. Je jette un oeil autour de moi. Ouf, les premiers obstacles sont encore à quelques miles, mais je suis prête à bondir sur la radio pour appeler les secours. Je reste dans le cockpit, mais à distance. Son sang-froid en situation de stress m'impressionne toujours. Il arrive à faire redémarrer le moteur et nous voilà partis vers le port. Le chantier téléphone et nous confirmons notre arrivée imminente. Par contre, il y a une surprise: le chantier demande d'arriver en marche arrière... Je peux changer toutes mes amarres de bord. Est-ce que ça va devenir une habitude? Tout comme le vent et les passages étroits au moment des manoeuvres de port?


Nous nous engageons dans le port de Cogolin. Nous avions déjà repéré notre chemin sur google earth, ce qui nous aide beaucoup. Par contre, au moment de passer en marche arrière, voilà-t-y pas que notre moteur cale et s'arrête à nouveau. Là part contre, le premier bateau (un gros yacht à 12 millions... genre...) nous attend tout (trop) près... Monsieur à nouveau s'agenouille près du poste de pilotage. Je vois la clé du moteur qui tombe et j'entends un juron. Je ne dis rien, mais je suis prête à sauter à nouveau sur mon pare-battes volant et à appeler à l'aide si nous nous approchons trop près. J'avoue que j'ai une grosse boule dans l'estomac et j'ai l'impression que mon coeur bat au ralenti. Heureusement, le moteur repart. Nous arriverons en marche avant... Rebelote, je change les amarres de côté, enfin, ce que j'arrive à changer sur les quelques mètres qui nous séparent de la grue.


Heureusement, les gars du chantier sont des deux côtés. J'envoie des amarres, ils nous en renvoient aussi. Le bateau est immobilisé. Les courroies sont placées sous la coque. Nous descendons et nous admirons notre voilier qui prend son envol. Même si j'avoue que c'est assez étrange, car un bateau, c'est censé être dans l'eau et pas dans l'air! C'est impressionnant.


Il est ensuite placé sur son berceau. Les sangles sont détachées et la grue repart pour chercher d'autres bateaux. Même un samedi, le chantier turbine.


Nous décidons d'aller chercher notre annexe/dragoléon début de semaine prochaine. Nous avons eu notre lot d'émotions. A la place, nous nous installons dans notre appartement, situé juste à côté du chantier. C'est l'heure de l'apéro. La pression retombe d'un coup. Le voyage sur le bateau fut court, mais j'ai l'impression que cela a duré des heures. Nous sommes épuisés. Fin de la partie.



Le vent soufflera violemment pendant quelques jours. Nous faisons quelques balades dans le coin (Grimaud, Cogolin, Saint-Tropez), travaillons sur nos projets pro et décompressons. Mercredi, nous faisons un saut jusqu'à Grimaud pour nettoyer l'annexe et vider le jardin de la dame qui nous avait prêté son emplacement bateau. Monsieur revient ensuite au bercail par la mer tandis que je rentre par la route. Et bien, il arrivera avant moi...


Entre-temps, Là-bas s'est vu privé de ses passe-coques et sa carène est poncée, avant d'être recouverte d'anti-fouling. La bague hydrolube de l'hélice sera remplacée et le safran remis à neuf. Voir le sol à travers les trous dans le bateau est quand même... inquiétant.


Nous faisons de chouettes rencontres aussi: entre le tenant d'un café qui se la joue super homme d'affaires à la tête d'une centaine d'employés, qui nous partage ses conseils sur le bateau; le peintre reconverti en poseur de vinyl ou wrapping sur les bateaux; le peintre pro qui nous conseille sur les couleurs de coque. Le temps passe vite.


Jeudi soir, 14 avril, est notre dernier soir à l'appartement. Je refais les caisses et les sacs pour la énième fois et je me promets, une fois encore, que celle-ci sera la dernière! Je n'en peux plus de ce déménagement qui s'éternise. Il est 17h30 lorsque nous décidons de charger la voiture pour déjà déplacer une partie de nos affaires sur le bateau. Gag: un pneu crevé. Ni une, ni deux, nous sortons le kit de la voiture: la galette et la clé pour déboulonner le pneu crevé. J'ai cru que les boulons avaient été soudés au pneu. Pas moyen de les tourner! Par contre, la clé est tordue...

Et bien, croyez-le ou non, trouver une dépanneuse près de Saint-Tropez un jeudi soir s'avère... impossible. Notre vendredi matin sera donc fort chargé!


La journée commence tôt. Après le petit déjeuner, je compose 3 ou 4 numéros avant de trouver un taxi libre, qui m'emmène au Norauto de Cogolin. Sur place, j'achète une clé en croix et au cas où, du spray pour reboucher le pneu, on ne sait jamais. Ce trip durera une heure et coûtera 80€. Et j'ai pris rendez-vous pour 13h pour la réparation du pneu.


Nouvel essai. La clé ne tourne toujours pas. Par chance, un couple de retraités nous prête une clé avec un manche plus long et surtout, c'est du solide. Alleluia! Les 4 boulons cèdent. Nous pouvons procéder enfin au déménagement de nos affaires. Mais le bateau n'est pas encore à l'eau, donc la voiture reste chargée.


Le chantier se termine un peu dans la cacophonie et la précipitation. Le check moteur n'est pas encore fait et le mécano termine le dernier passe-coque quasiment sur le bateau déplacé sur la grue. Nous qui espérions partir le 15 ou le 16 pour Hyères afin de faire placer le nouveau bimini et les cardans de grand'voiles, et bien, c'est râpé.


Le bateau est remis à l'eau. Il flotte, c'est déjà la bonne nouvelle. Les passe-coques ont tous été scellés de manière étanche. Il nous suffit de déplacer le bateau vers sa place de port, à 100m du chantier, sur la gauche. La manoeuvre sera facile.


Enfin, oui, elle l'aurait été si... l'hélice avait été remontée de manière correcte. Car à notre grande surprise, la marche avant nous fait reculer et la marche arrière avancer! Même si la distance est courte, un zodiaque nous accompagnera, au cas où. Là-bas est amarré sans problème. Nous pouvons enfin emménager pour de bon, avec nos toutes nos dernières affaires. Enfin, nous avons juste le temps de tout jeter dans le carré avant de repartir vers Cogolin, pour la réparation du pneu. Comme nous avons tout de même un peu de temps, nous en profitons pour manger une frite, dans un petit fritkot tenu par une Mouscronoise. Les frites les plus chères de toute l'histoire! Mais le plaisir était au rendez-vous, tout comme le soleil.




Enfin, ma voiture est remise en état. Ce soir-là, le coucher de soleil est splendide. C'est une excellente occasion pour savourer un verre de champagne.


Nous n'aurons pas encore le temps de vraiment nous installer. Nous avons décidé de rentrer plus tôt à Bruxelles, pour résoudre quelques problèmes administratifs inattendus.


Cela ne nous empêchera pas de nous occuper du teck du pont: 2 jours à 4 pattes, à frotter avec différents produits et accessoires. Trop cool le week-end de Pâques! Nous avons mal au dos, je me suis brûlé un genou, mais le résultat est superbe! Le teck semble tout neuf. Cela en valait la peine.


Nous reprenons la route mardi 19 en début de soirée pour arriver au bureau à Bruxelles le lendemain à 13h. Nous louons un petit appartement très sympa. Par chance, le temps est agréable et j'ai le sentiment d'être une touriste dans cette ville où j'ai pourtant vécu presque 10 ans. D'un autre côté, j'aurais préféré rester sur le bateau, où je me sentais enfin à la maison. Mais bon, il faut gérer les priorités dans l'ordre et partir deux semaines plus tard ne change en rien notre programme de tour du monde. Nous y sommes presque!


Commenti


Post: Blog2_Post
bottom of page