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Avril 2023

Updated: Aug 24, 2023



Quinze jours qui en ont paru bien plus... Puis enfin, nous quittons Bruxelles.


Nous arrivons à Malaga le 15 avril, où nous passerons la nuit. Le lendemain, nous sommes descendus en taxi jusqu'à la Marina del Este (Et oui! On prend vite ses petites habitudes).


J'ai très envie de partir et en même temps, ce départ rien qu'à deux, ça m'angoisse. Vais-je y arriver? N'ai-je pas tout oublié déjà de la formation de septembre-octobre? J'ai l'impression d'être rouillée, encore plus qu'empotée. Je dois donc avouer que le manque de vent et le bricolage sur le bateau, qui nous bloqueront encore presque 10 jours au port, m'arrangent un peu.


Ces journées n'en sont pas moins passionnantes: entre la découverte du phare qui surplombe "notre" plage, notre première utilisation de sika et de résine epoxy, le changement stressant du joint d'étanchéité du hublot de la cabine skipper à l'avant, les journées filent.



Le magasin Leroy Merlin (à prononcer "leroïmerline" pour être compris des locaux) devient notre nouveau magasin préféré. Mais en matière de courses, celles que nous avons faites à Almunecar sont épiques et dignes d'un roman, que j'intitulerais à la recherche d'alcool isopropylique. Situons d'abord la scène: le centre-ville est très mignon, piéton globalement et se compose de petits commerces divers alternant avec des cafés. Le parking étant infernal, nous abandonnons la voiture de location un peu plus loin, devant un bazar oriental. Nous y entrons, on ne sait jamais. Nous en ressortons avec de l'alcool à 96°. Ca pourra toujours servir. Nous arpentons à présent les ruelles étroites. Je rentre dans un magasin qui vend des articles de jardinage, qui me dirige vers un magasin de peinture, un peu plus loin. Nous lui achetons un peu de papier à poncer. Pour du vinaigre, nous dit-il, il faut aller un peu plus loin dans un magasin qui vend un tas de trucs épars, tenu par un homme qui semble si vieux, que j'ai peur qu'il se dissolve en poussières devant moi s'il se met à tousser ou à rire. En effet, il a un peu de vinaigre de nettoyage que nous lui achetons. Nous demandons à son fils si, par hasard, il sait où on pourrait se procurer ce fameux alcool isopropylique. Il soliloque avec son père pendant une minute, puis sort en trombe. Nous attendons quelques minutes et il revient, armé d'un post-it sur lequel il y a un prix. Il y en a donc, et pas loin! Il envoie son père nous guider jusqu'à un magasin... de culture de cannabis, à deux pas. La vendeuse, aux courbes et au maquillage généreux, nous indique qu'elle a bien de l'alcool, mais pas de contenant. Elle nous envoie donc dans notre second bazar chinois de la journée, pour acheter une bouteille vide. Nous revenons triomphalement, armé du contenant tant attendu, dans lequel elle verse le fameux liquide tant recherché. Quelle jeu de piste hors du commun !



Nos travaux sont un succès, malgré un mauvais diagnostic de départ. Résumons: nous avions détecté une petite fuite le long du hublot de la cabine skipper. Nous avons d'abord pensé que le joint était trop vieux et l'avons changé. Le problème a persisté. Nous avons donc démonté la vitre et vu le problème: la petite latte de bois qui sert de base aux vis de placement est fendue, donc deux vis ne serrent plus correctement, donc fuite. Le travail est fastidieux et exige un certain niveau de précision. C'est avec le coeur battant que nous nous y mettons, car si cela foire, nous sommes bons pour faire appel à un pro et on ne part pas tant que le hublot n'est pas re(m)placé, réparé et surtout étanche. Comme c'est un énorme hublot qui se trouve à même le pont et à la pointe du bateau, il suffirait de pas grand chose pour remplir cette cabine (quand même profonde d'au moins 2m...).

Ensuite, nous bichonnons le pont et testons l'annexe et le moteur. Tout va bien.


Anecdote rigolote : pour mettre l'annexe à l'eau, depuis le pont, nous utilisons la trinquette, qui est le bout (un cordage) le plus pratique pour cet office. Après avoir fait les réglages nécessaires au piano (là où tous les bouts reviennent dans le cockpit et non pas pour jouer du piano debout), mon capitaine me demande de "reprendre laspi" (non, non, aucune faute d'orthographe). Pas de souci pour moi, je tire un peu sur la spi (autre bout) et je reviens vers lui à l'avant. Il me regarde et répète: "Tu as repris laspi?". Je lui réponds que oui, mais qu'il y avait vraiment très peu de jeu. Puis nous éclatons de rire, car il parlait de l'aspi...


Pour fêter notre réussite de bricolage et notre départ, nous passons au restaurant, sur la plage de la Herradura. J'ai enfin une salade digne de ce nom et un café correct. Sauf que le café, ce n'était pas une bonne idée. D'habitude, je dors comme un bébé mais là, en plus du stress, je n'ai pas fermé l'oeil avant 3h du matin... J'avais donc la mine un peu chiffonnée au réveil... Heureusement, nous ne faisons qu'un saut de puce: nous nous déplaçons à Motril au moteur, soit 2h de trajet, sur une mer de soie.


Il fait très chaud le jour du départ. Et mon loup de mer, qui sent mon stress, me charge d'un millier de petites corvées qui ne me laissent pas le temps de penser. Et voilà, enfin, vers 13h30, nous larguons les amarres, et quittons, pour de bon, ce port où nous nous sentons à la maison. Ce n'est pas toujours facile de quitter son ponton...


L'arrivée à Motril se fait très facilement. Je suis déjà rassurée de voir que tout va bien au moteur. L'idée des voiles me stresse un peu, mais je refoule cette angoisse jusqu'à demain, qui devient après-demain. Car nous tombons quasi nez à nez avec un Français qui vit à Motril depuis plus de 15 ans, qui a toutes les qualités pour nous aider à refaire l'étanchéité d'un des taquets de pont également. Pour laisser le temps au sika de sécher, nous prolongeons donc d'une nuit. Comme la première fois, l'accueil est royal, on a l'impression d'être de la famille. L'admiratrice (qui ne se veut pas secrète du tout) de mon capitaine est toujours à son poste, ce qui me fait sourire. Nous reprenons nos marques et pendant que mon loup de mer se charge du travail d'étanchéité, j'enfourche un vélo mis à disposition par la marina (un tas de ferraille où miraculeusement, j'ai une selle réglable, des freins et deux pédales) et je fonce au Leroy Merlin, pour la dernière fois. Nous retournerons ensemble en vélo au Burger King de Motril, le soir même, la veille de notre départ. Comme d'habitude, je me suis perdue ^^.


Ce court séjour sera l'occasion de découvrir une nouvelle partie de Motril, grâce à un chauffeur de taxi passionné par sa ville. Grâce à lui, nous découvrons une petite adresse tapas incroyable et un glacier terrible! La ville est chaleureuse, la température agréable, nous sommes loin des sentiers touristiques. C'est exactement ce que nous recherchons.


Le 28 avril, le réveil sonne à 7h15. Cette fois, j'ai bien dormi. Une demi-heure plus tard, nous quittons le port. Nous démarrons au moteur, car le vent boude toujours, en direction d'Agua Dulce. Je profite aussi mes nouveaux patchs anti mal de mer, qui semblent fonctionner pas mal. Ouf! Un stress en moins! Nous arrivons en début de soirée et il fait chaud, 30°! Nous regrettons presque de ne plus être sur l'eau.


Le lendemain, nous partons pour une LONGUE journée, qui alterne entre voiles et moteur. Tout se passe bien. Par contre, nous arrivons vers 22h30 à Cartagena, après 16h de navigation. Nous avons évité un orage de justesse sur la mer et avons admiré les nuages aux formes mystérieuses.




Arrivée au port dans le noir, avec un marinero qui semble manger sa radio. La fatigue n'aidant pas, je ne comprenais absolument RIEN à ses indications. Je pense que le jour de sa naissance, le sourire a eu tellement peur qu'il a fui. Depuis, il tire la gueule en permanence.


Nous sommes heureux d'être de retour dans cette ville, qui nous a tellement plu déjà en septembre. L'impression est la même: elle est fabuleuse. Nous retournons manger dans ce fantastique restaurant où nous nous étions régalés et la patronne se rappelle de nous. Nous n'y restons que 2 jours, car nous avons une bonne fenêtre météo pour rejoindre Santa Pola, un peu plus au nord.


Ceci conclut notre mois d'avril.


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