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Avril 2023 de Monsieur

Updated: Aug 24, 2023


Sur les hauteurs de la Marina del Este

15 avril : retour à Malaga.

J'adore cette ville, son Alcazar, son quartier historique, ses palmiers... son MacDo ouvert même quand on arrive après minuit...

Une nuit dans notre hôtel préféré et nous rejoignons le bateau à la Marina Del Este.


Quel bonheur de retrouver le bateau et cette marina : on se sent tout de suite à la maison.

Paradoxalement, notre but est d'en partir le plus vite possible pour profiter un maximum de notre printemps de croisière.


Ca fait 4 ans qu'on en rêve, de ce printemps. 3 mois à sillonner la Méditerranée occidentale : Espagne, Baléares, Côte d'Azur.


Panneau de pont pas étanche

Sauf qu'un problème d'étanchéité d'un panneau de pont (une sorte de hublot qui est posé à plat sur le pont) nous cloue au port.


Comme ce panneau est situé tout proche de la proue du bateau (l'avant du bateau), impossible de naviguer sans risquer d'embarquer des tonnes d'eau en cas de grosse mer.


J'ai sous-évalué ce chantier : on s'y prend à la dernière minute, alors que je connaissais le problème et que j'aurais pu le régler en hiver.

Et évidemment, évidemment, le problème est plus sérieux que ce que j'avais anticipé.


Les 2-3 "professionnels" du chantier voisin ne nous ont pas vraiment convaincus...


On va plutôt se débrouiller seuls...


Fibre de verre, epoxy, bi-composant, colle neoprene...

Bonne mère, mais je n'y connais que dalle, moi ! Glups...


On se calme et on se lance. J'apprendrai sur le tas.

Le problème, c'est qu'avec les problèmes d'étanchéité, la réparation est 100% bonne, ou elle ne vaut absolument rien. 99% = recommence...

Idéal pour un gars brouillon dans mon genre...

Du coup, je commence par faire chauffer internet.

Je m'enquille des heures de tutos, et je dialogue avec plusieurs potes marins pour gratter quelques tuyaux.

Je finis par avoir une idée de la méthode à utiliser pour la réparation.


Il ne reste qu'à trouver les différents produits nécessaires. A priori, ça ne devrait pas poser de problèmes.

On fait pourtant choux blanc dans les 2 énormes magasins de bricolage du coin.

On s'accroche et on finit par tout trouver au terme d'un improbable jeu de piste qui nous mènera de magasin chinois en magasin chinois (nous sommes en Espagne, je rappelle), puis à une droguerie tenue par le père Fouras, qui nous aiguillera (pun intended) vers un magasin qui vend tout ce qu'il faut pour cultiver du cannabis... On se croirait dans Breaking bad... Même la tenancière semble sortir droit d'un film avec un physique incendiaire qu'elle ne cache certainement pas...

Jeu de piste ou pas, nous avons désormais tout le nécessaire.

On se lance, en bossant le plus proprement et intelligemment possible.

Malgré notre impatience, nous respectons scrupuleusement les temps de séchage entre les étapes.

Et après 3 jours, c'est le test final.

On arrose le panneau de pont dans tous les sens, et... pas une goutte ne perce ! Yessssss ! Je suis hyper fier de nous.

Du coup, on peut partir dès le lendemain.

TiChat est toute stressée par cette première navigation en solo.

Du coup, j'ai concocté un programme de navigation très progressif, et je lui donne tellement de tâches à faire avant le départ qu'elle n'aura pas le temps de gamberger.

Et c'est parti pour nos aventures en duo autonome. Grand moment quand même.

On quitte la Marina del Este en début d'après-midi, direction Motril à 2 petites heures.

Pas de vent, navigation au moteur : idéal pour remettre le premier matelot TiChat dans le rythme.



Motril a toujours une place spéciale dans notre coeur.

Toute petite marina, zero bling, de purs marins, d'une gentillesse exquise : depuis le responsable de la capitainerie jusqu'au chauffeur de taxi, tout le monde se coupe en quatre pour nous aider.

On en profite pour diagnostiquer et réparer un autre petit problème d'étanchéité, avec l'aide de Ricardo, un ouvrier super sympa sur le chantier naval voisin.

Le souvenir qui restera : ce trip vers le magasin de bricolage du coin, à 5km du bateau, sur des vélos tout pourris mis gracieusement à disposition par la marina. Epique... Et Burger King pour récupérer...

Après 2 jours qui sont passés tellement vite, nous mettons le cap vers Carthagena, avec une petite étape à Aguadulce.

Ces étapes sont un peu plus longues. La première partie, au moteur, ce qui rassure le TiChat.

Mais pour la deuxième partie, le vent s'est enfin levé et bien levé.

On hisse les voiles et on est parti à fond la caisse vers Cathagena : une bonne journée de 16h de nav'.

Sacrée entrée en matière pour le TiChat...

D'autant qu'encore un peu rouillé à la barre, je n'arrive pas à empêcher un départ au lof.



Un départ au lof c'est une modification irrésistible du cap du voilier, qui va virer de lui-même vers le vent. Impossible de contrer, le voilier ne répond plus à la barre. C'est assez impressionnant, parce que ce virage irrésistible s'accompagne d'une très forte gîte de l'ordre de 45°. Si l'équipage ne réagit pas correctement et rapidement, le voilier peut même se coucher sur l'eau. Déjà impressionnant sur un petit dériveur, le départ au lof d'un navire de 20 tonnes.

Souvent un départ au lof est causé par l'accumulation de quelques facteurs : une petite erreur du barreur, une vague et/ou une rafale qui arrive pile au mauvais moment... et c'est parti.

Heureusement, nous ne sommes pas des bleus.

Nous l'avons senti venir ce départ au lof.

Du coup on a anticipé la gîte : pas de chute, et l'équipage était 100% près à réagir.

A peine ai-je donné l'ordre de libérer l'écoute de grand-voile que le TiChat a parfaitement exécuté la manoeuvre.

La grand-voile se dégonfle, et je peux récupérer le contrôle de la barre.

Après ce petit coup d'adrénaline, nous arrivons à Carthagena vers 23h. Les 3 dernières heures étaient un peu longues... nous n'en finissions pas d'arriver.

Toujours impressionnante l'arrivée de nuit dans un grand port : la marina de Carthagena jouxte un grand port commercial, et nous slalomons entre les énormes cargos pour atteindre l'entrée de la marina.

Aucun souci avec les manoeuvres de port malgré la nuit : la marina est bien éclairée, et j'y suis déjà venu. Je connais donc assez bien les lieux.


Churros y chocolate à Cartagena

Nous débarquons enfin pour un petit tour nocturne dans Carthagena.

Encore un endroit qui a une place particulière pour nous : superbe petite ville, chouette ambiance... bref on y est bien.

Sensation étrange pour nous de débarquer dans un port connu, et dans une ville dans laquelle on a déjà nos bonnes adresses.

Nous avons tellement l'habitude de tout découvrir...

Après deux jours très agréables, nous repartons pour Santa Pola.

Nous aurions aimé rester 1 ou 2 jours de plus, mais la fenêtre météo est trop bonne: on va se faire un bon coup de voile!


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