top of page
loup2mer12 FB.png

Janvier 2022

Updated: Apr 26, 2022

Quand rien ne va comme prévu (suite)


1er janvier, mon loup de mer s’occupe d'une toilette qui bloque. Pendant ce temps, je nettoie le coffre de rangement dans le cockpit où se trouvaient les vieux stocks de fuel.


On remplit aussi le réservoir avec le fuel acheté la veille et on range le jerrycan dans son compartiment tout propre, tout neuf.


Puis on passe chez Norauto (notre nouveau magasin préféré) pour acheter un entonnoir et du liquide de refroidissement. On s’arrête chez Cabesto ensuite, un magasin bizarre dédié tout à la fois à la bouffe, à la mer et à la montagne. On y achète une planche qui a l’air pas mal du tout.


Avec tout ça, il est trop tard pour aller faire un tour avec Là-bas. Nous irons demain.


2 janvier, le démarrage de la balade se fait tout en douceur. C'est agréable et calme et je fais quelques exercices de barre. Au retour, on reprend "notre" toute première bouée.

La gaffe est prête, j’attrape sans difficulté la bouée tandis que Monsieur s'en approche tout doucement. Une fois au bout du bout, je commence à me faire des passes pour aller à l’avant du bateau, à travers le balcon. Je tire la bouée à l’avant et mon capitaine fait pivoter le bateau pour que j’aie plus de mou. Je fais passer la boucle de la bouée sur notre taquet. Parfait. Puis le but est de faire passer l’amarre blanche en double dans la boucle… Mais dans quel ordre ? Je m’emmêle les pinceaux dans ma tête. Mon loup de mer m’aide avec les étapes quand je lui dis que je suis perdue.


Et je vois le bateau qui fonce sur celui du voisin et j’ai l’impression que mon cœur s’arrête. Heureusement qu’il y a les pare-battes ! Tout va bien.


Je passe la première amarre noire autour de la bite. Jusque là, il n’y avait jamais eu aucun souci. Ici, elle décide de passer à moitié en-dessous. Il faut corriger. Au moment où je mets les mains pour la reprendre, avec le mouvement de l’eau, le bateau s’éloigne et tend l’amarre. Mais je ne le vois pas, je ne pense même pas qu’il y aura un problème à ce niveau-là. John me hurle d’enlever ma main. Trop tard, mon doigt est coincé, je tire comme une dingue mais rien à faire, évidemment. Que peuvent mes 65kg face aux 20 tonnes du bateau? John fait reculer le bateau d’un coup brusque et celui-ci vient s’éclater dans le quai. Mon doigt est libéré et j’en profite pour remettre finalement cette foutue amarre comme elle devrait l’être. Je m’en veux pour le bateau. L’arrière a été un peu abîmé.


Nous sommes tous les deux énervés. Il a surtout eu peur pour ma main alors que je suis juste fâchée sur moi. Je ne suis pas satisfaite de ce que j'ai fait. J’ai eu peur aussi, moins pour mon doigt que de rester un marin d’eau douce à vie.


Je sais que ça ira mieux avec le temps. Les réflexes doivent s’installer, pour savoir d’instinct ce à quoi il faut faire attention, pour anticiper, préparer tout le mieux possible et le plus tôt possible pour être à l’aise. Bref. Encore un Everest de choses à apprendre. C’est effrayant de me rendre compte à quel point je suis encore ignorante.


Nous décidons d’éviter la balade plus longue et la nuitée dans les îles pour des questions de sécurité : pas de voiles, pas beaucoup d’essence, pas encore beaucoup d’expérience, le vent qui forcit et je suis en train de tomber malade. S’il arrive quoi que ce soit, aussi proche du départ, on va s’en mordre les doigts jusqu’au poignet. Soyons sages. Monsieur a raison. Ce n’est pas grave, nous ne sommes plus qu’à 11 semaines du départ.


8 janvier, dans 11 semaines, nous sommes nomades… Ca fait des petits guilis dans le ventre quand même...


Comentarios


Post: Blog2_Post
bottom of page